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Les cannabinoïdes peuvent améliorer l’efficacité de la reproduction in vitro

Une étude présente de nouvelles méthodes de détection et de traitement de la stérilité après avoir identifié les problèmes de fertilité provoqués par les carences du système cannabinoïde physiologique des femmes. L’une de ses conclusions est que certains composants de la plante de cannabis peuvent éviter les traitements hormonaux de la reproduction in vitro, très difficiles à supporter pour les femmes.

Les animaux ont un système physiologique contenant des composants proches du chanvre. C’est-à-dire un système interne cannabinoïde qui fonctionne comme un système de communication intercellulaire. Il contrôle de nombreux processus physiologiques importants de l’organisme, dont la fécondité. Outre la formation d’ovules et de spermatozoïdes, ce système est impliqué dans la fécondation, dans l’implantation de l’embryon dans l’utérus, dans la formation du placenta et dans l’accouchement même.

Les recherches faites ces dernières années ont prouvé que l’existence d’une déficience dans le système endocannabinoïde peut provoquer de graves problèmes de fertilité. Nous avons vu jusqu’ici qu’il est possible de retarder l’ovulation mais une étude a démontré que cela détruit les ovaires et empêche même le développement de follicules et d’ovocytes. On considère par conséquent que les déficiences du système endocannabinoïde peuvent être utilisées comme des biomarqueurs pour détecter la stérilité. Il peut être également intéressant d’inclure des tests de détection des carences du système endocannabinoïde dans des examens de routine de détection de la stérilité. Il est donc possible de voir naître de nouvelles thérapies pour traiter la stérilité.

« Les composants actifs du cannabis peuvent éviter des traitements hormonaux très éprouvants pour les femmes »

Les chercheurs ont néanmoins étudié également les possibilités des cannabinoïdes exogènes et sont parvenus à la conclusion que certains des composants de la plante cannabinoïde peuvent être utiles dans les traitements de fertilité in vitro.

La consommation de cannabis peut gêner la reproduction

La consommation continue de cannabinoïdes exogènes peut provoquer des dommages sur l’appareil reproducteur. Étant donné les similitudes entre les cannabinoïdes exogènes et les endogènes, cette consommation perturbe les processus de reproduction réglant les systèmes endocannabinoïdes de l’organisme et met en danger le développement initial et la survie de l’embryon, pouvant aboutir sur une interruption de la grossesse.

Ceux-ci peuvent également être utilisés comme moyen thérapeutique lorsque le système endocannabinoïde des patients présente des défauts. Concrètement, les études réalisées avec le composant principal psychoactif du cannabis ont démontré qu’il peut être une bonne alternative pour les femmes ayant besoin d’aide pendant les traitements de reproduction in vitro.

Il est possible de l’utiliser dans la technique de maturation in vitro d’ovocytes. Cette technique est très intéressante, même si elle est peu utilisée dans la fécondation in vitro puisque les traitements hormonaux traditionnels utilisés actuellement peuvent produire de graves effets secondaires : syndrome d’hyperstimulation ovarienne et d’autres problèmes. Ce type de traitements n’est par conséquent pas recommandé pour toutes les femmes. La technique de maturation in vitro d’ovocytes ne nécessite néanmoins pas ce type de traitement hormonal puisque les ovocytes sont extraits à l’état immature et mûrissent hors de l’organisme. Cette étude a démontré que les cannabinoïdes exogènes permettent de faire mûrir en laboratoire les ovocytes extraits de la patiente.

Ce sont des conséquences de poids puisque de nombreuses femmes ne peuvent recevoir de traitements hormonaux en raison de leur santé. En Europe, le nombre de personnes ayant recours à la reproduction in vitro ne cesse d’augmenter à cause, d’une part, de l’augmentation de l’âge de reproduction et, d’autre part, de la présence de familles monoparentales et de couples homosexuels qui souhaitent avoir des enfants. Cela pourrait donc s’avérer une bonne alternative pour un grand nombre de femmes.